Qu'est-ce qui nous pousse à tout emballer et partir ? Nous avons demandé au photographe de voyage Manuel Gros comment il en est arrivé là et ce que signifie l'évasion pour lui. Appareil photo en main, Manuel raconte des histoires de perspective, de minimalisme et de connexion avec des endroits sauvages.
« Quand j'ai un appareil photo en main, je vois mon environnement comme des images, des moments. J'évalue ce qui a du sens, ce qui distrait et ce qui vaut la peine d'être vu... »
Je suis attiré par l'inconnu, par les endroits sauvages et les cultures inconnues. Des choses qui me semblent étranges et que je ne comprends pas. J'essaie de remplir tous ces blancs sur la carte dans mon esprit avec de la couleur, d'apprendre quelque chose de nouveau sur une petite partie du monde, quelque chose sur le tout.
Je pense que ce que je recherche, c'est la perspective. Me retrouver dans des endroits sauvages ou confronté à une culture si radicalement différente, rencontrer des personnes qui mènent des vies si différentes de la mienne. Tout cela m'aide à voir mon propre monde avec un regard neuf. Cela me montre qu'il existe de nombreuses façons de vivre et de trouver du sens. Cela remet en question mes croyances sur les conventions et sur ce qui est important.
J'ai appris combien il est libérateur de simplifier ses possessions. N'avoir qu'un sac à dos vous limite de manière positive. Vous devez faire attention à ce que vous choisissez d'emporter avec vous, seulement l'essentiel.
Au lieu de me sentir comme si je manquais quelque chose, c'était le contraire ; moins je portais avec moi, moins j'avais besoin. Simplifier ses biens signifie simplifier sa vie et cela ajoute une profondeur gratifiante. Appelez cela du minimalisme, de l'intentionnalisme ou du "je-possède-moins-de-merde-isme". Peu importe comment vous voulez l'appeler, je pense que c'est la seule chose que tout le monde peut faire dès maintenant pour améliorer son bien-être.
Lorsque vous voyagez, vous vous ouvrez au changement et à des situations hors de votre zone de confort. En ramenant quelques nouvelles pièces du puzzle, nous pouvons avoir une vision plus détaillée du monde. Plus je le fais, plus ma place dans l'image plus grande se précise.
En regardant à travers l'objectif, je me sens plus connecté au monde qui m'entoure. Quand j'ai un appareil photo en main, je vois mon environnement comme des images, des moments. J'évalue ce qui a du sens, ce qui distrait et ce qui vaut la peine d'être regardé. Je peux filtrer le bruit et me connecter avec les choses simples de ce moment.
Si je pouvais revivre un moment, de tête je dirais faire de la randonnée le long de la Grande Muraille en Chine. Nous avons marché pendant 2 jours sur le mur dans une région incroyable près de Pékin. Nous avons commencé dans un petit village hors des sentiers battus.
Je me souviens comment nous avons gravi les escaliers jusqu'à la tour, le point de départ. Nous sommes sortis et avons vu le mur pour la première fois dans toute sa taille, s'étendant sur des kilomètres et des kilomètres, le long des collines et des montagnes. Nous sommes restés là un moment en silence, imprégnant l'immensité du voyage qui allait commencer...